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La marginologie est une discipline fictive mais engagée, qui analyse comment les systèmes sociaux, culturels et physiques placent certaines populations “en marge”. Elle interroge les dynamiques de pouvoir, de normalisation et d’invisibilisation, en particulier celles subies par les personnes neurodivergentes. C’est l’étude ironique et critique des mécanismes de mise à l’écart des personnes qui ne correspondent pas aux normes établies. | La marginologie est une discipline fictive mais engagée, qui analyse comment les systèmes sociaux, culturels et physiques placent certaines populations “en marge”. Elle interroge les dynamiques de pouvoir, de normalisation et d’invisibilisation, en particulier celles subies par les personnes neurodivergentes. C’est l’étude ironique et critique des mécanismes de mise à l’écart des personnes qui ne correspondent pas aux normes établies. | ||
Puis, “si tu es en marge, c’est à toi de t’adapter.” Voilà la maxime silencieuse qui gouverne les rapports entre le centre et ses marges. La société adore les caméléons : ces personnes capables de cacher leur singularité pour se fondre dans le décor. On les admire pour leur résilience, tout en oubliant que cette adaptation constante est épuisante. Pour les neurodivergents, ce mythe est un double affront : non seulement ils doivent survivre dans un monde qui ne leur est pas adapté, mais en plus, ils doivent le faire discrètement. Camoufle ta différence, fais semblant d’être au centre, et peut-être qu’on te laissera t'asseoir dans la salle. L’effacement devient alors une condition d’appartenance, et la marginologie, dans son essence, n’est pas une critique des marges elles-mêmes, mais de la manière dont elles sont construites et maintenues par la société. On tolère les différences à condition qu'elles ne perturbent pas le fonctionnement majoritaire (ex. : une personne neurodivergente peut travailler, mais doit se conformer à des horaires rigides). On donne des discours qui valorisent la diversité, mais réduisent les individus à leur différence, en les exposant comme des exceptions sans vraiment leur offrir de pouvoir ou de reconnaissance. Les personnes en marge peuvent agir, mais toujours de manière limitée ou contrainte (ex. : influencer localement sans jamais atteindre des sphères de décision globales). | Puis, “si tu es en marge, c’est à toi de t’adapter.” Voilà la maxime silencieuse qui gouverne les rapports entre le centre et ses marges. La société adore les caméléons : ces personnes capables de cacher leur singularité pour se fondre dans le décor. On les admire pour leur résilience, tout en oubliant que cette adaptation constante est épuisante. Pour les neurodivergents, ce mythe est un double affront : non seulement ils doivent survivre dans un monde qui ne leur est pas adapté, mais en plus, ils doivent le faire discrètement. Camoufle ta différence, fais semblant d’être au centre, et peut-être qu’on te laissera t'asseoir dans la salle. L’effacement devient alors une condition d’appartenance, et la marginologie, dans son essence, n’est pas une critique des marges elles-mêmes, mais de la manière dont elles sont construites et maintenues par la société. On tolère les différences à condition qu'elles ne perturbent pas le fonctionnement majoritaire (ex. : une personne neurodivergente peut travailler, mais doit se conformer à des horaires rigides). On donne des discours qui valorisent la diversité, mais réduisent les individus à leur différence, en les exposant comme des exceptions sans vraiment leur offrir de pouvoir ou de reconnaissance. Les personnes en marge peuvent agir, mais toujours de manière limitée ou contrainte (ex. : influencer localement sans jamais atteindre des sphères de décision globales). | ||
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Dans l’imaginaire collectif, le centre de la société est présenté comme l’endroit où tout se passe : le pouvoir, la visibilité, la réussite. Être au centre, c’est accéder à la lumière, aux applaudissements et aux buffets bien garnis. Pourtant, celle-ci ne convient pas à tout le monde : les neurodivergents, les hypersensibles ou simplement ceux qui préfèrent un coin calme à la surchauffe collective, se retrouvent repoussés vers les marges. "On te met en marge pour ton bien”, que l'on nous dit. Cette phrase résume bien l’hypocrisie des institutions qui se targuent d’inclusion. Alors les marges sont vendues comme des zones de confort ou de protection : la salle calme à l’écart du tumulte, la rampe d’accès qui contourne tout l’immeuble, etc. Pourtant, derrière cette tactique se cache une volonté plus sombre : préserver le centre de toute sa splendeur normative. La marge devient un placard doré, un espace de rangement poli où l’on dépose ceux qui ne rentrent pas dans les cases. Ce n’est pas de l’inclusion, c’est une opération de tri : la société ne fait pas place aux différences ; elle les délocalise en périphérie. | Dans l’imaginaire collectif, le centre de la société est présenté comme l’endroit où tout se passe : le pouvoir, la visibilité, la réussite. Être au centre, c’est accéder à la lumière, aux applaudissements et aux buffets bien garnis. Pourtant, celle-ci ne convient pas à tout le monde : les neurodivergents, les hypersensibles ou simplement ceux qui préfèrent un coin calme à la surchauffe collective, se retrouvent repoussés vers les marges. "On te met en marge pour ton bien”, que l'on nous dit. Cette phrase résume bien l’hypocrisie des institutions qui se targuent d’inclusion. Alors les marges sont vendues comme des zones de confort ou de protection : la salle calme à l’écart du tumulte, la rampe d’accès qui contourne tout l’immeuble, etc. Pourtant, derrière cette tactique se cache une volonté plus sombre : préserver le centre de toute sa splendeur normative. La marge devient un placard doré, un espace de rangement poli où l’on dépose ceux qui ne rentrent pas dans les cases. Ce n’est pas de l’inclusion, c’est une opération de tri : la société ne fait pas place aux différences ; elle les délocalise en périphérie. | ||
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Nouveau métier en vu : consultant en dynamique sociale périphérique (ça sonne mieux que “spécialiste en exclusion sournoise”). Il a quelques compétences clés à son actif : il conçoit des espaces qui excluent sans jamais le dire (bureaux fermés pour brainstorming "essentiel", salles dédiées au calme et au silence), rédige des discours inclusifs creux et séduisants, parfaits pour des TED Talks sur "la richesse de la diversité" et créée des manuels pratiques sur le "placement stratégique des différences" pour ne pas déranger le fonctionnement majoritaire. Il ne cherche pas à exclure brutalement, car cela serait trop visible et politiquement incorrect. Il préfère le soft power de la mise en marge : il développe des programmes inclusifs où les marginalisés restent à l’écart des sphères de pouvoir (on les accueille... mais pas trop près), crée des espaces "safe" où les marginalisés peuvent évoluer sans déranger le centre (cette salle calme est parfaite pour votre hypersensibilité, pourquoi voudriez-vous participer à la réunion générale ?), inonde les marges de règles et de formulaires pour décourager toute tentative de participation ou encore "loue" les différences (votre façon unique de penser et votre sensibilité sont parfaites pour décorer la cafétéria, pas pour diriger une réunion stratégique). | Nouveau métier en vu : consultant en dynamique sociale périphérique (ça sonne mieux que “spécialiste en exclusion sournoise”). Il a quelques compétences clés à son actif : il conçoit des espaces qui excluent sans jamais le dire (bureaux fermés pour brainstorming "essentiel", salles dédiées au calme et au silence), rédige des discours inclusifs creux et séduisants, parfaits pour des TED Talks sur "la richesse de la diversité" et créée des manuels pratiques sur le "placement stratégique des différences" pour ne pas déranger le fonctionnement majoritaire. Il ne cherche pas à exclure brutalement, car cela serait trop visible et politiquement incorrect. Il préfère le soft power de la mise en marge : il développe des programmes inclusifs où les marginalisés restent à l’écart des sphères de pouvoir (on les accueille... mais pas trop près), crée des espaces "safe" où les marginalisés peuvent évoluer sans déranger le centre (cette salle calme est parfaite pour votre hypersensibilité, pourquoi voudriez-vous participer à la réunion générale ?), inonde les marges de règles et de formulaires pour décourager toute tentative de participation ou encore "loue" les différences (votre façon unique de penser et votre sensibilité sont parfaites pour décorer la cafétéria, pas pour diriger une réunion stratégique). | ||
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On pourrait dire alors " je suis fatigué d’être marginologisé ", ou encore “ la société pratique une marginologie fine : elle nous laisse parler, mais jamais trop fort ni trop longtemps ”. | On pourrait dire alors " je suis fatigué d’être marginologisé ", ou encore “ la société pratique une marginologie fine : elle nous laisse parler, mais jamais trop fort ni trop longtemps ”. | ||
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Version du 4 décembre 2024 à 15:08
Etymologie
Science des marges et des exclusions
- Du latin margo, marginis (bord, frontière).
- Suffixe -logie (étude ou science).
Concept
La marginologie est une discipline fictive mais engagée, qui analyse comment les systèmes sociaux, culturels et physiques placent certaines populations “en marge”. Elle interroge les dynamiques de pouvoir, de normalisation et d’invisibilisation, en particulier celles subies par les personnes neurodivergentes. C’est l’étude ironique et critique des mécanismes de mise à l’écart des personnes qui ne correspondent pas aux normes établies.
Puis, “si tu es en marge, c’est à toi de t’adapter.” Voilà la maxime silencieuse qui gouverne les rapports entre le centre et ses marges. La société adore les caméléons : ces personnes capables de cacher leur singularité pour se fondre dans le décor. On les admire pour leur résilience, tout en oubliant que cette adaptation constante est épuisante. Pour les neurodivergents, ce mythe est un double affront : non seulement ils doivent survivre dans un monde qui ne leur est pas adapté, mais en plus, ils doivent le faire discrètement. Camoufle ta différence, fais semblant d’être au centre, et peut-être qu’on te laissera t'asseoir dans la salle. L’effacement devient alors une condition d’appartenance, et la marginologie, dans son essence, n’est pas une critique des marges elles-mêmes, mais de la manière dont elles sont construites et maintenues par la société. On tolère les différences à condition qu'elles ne perturbent pas le fonctionnement majoritaire (ex. : une personne neurodivergente peut travailler, mais doit se conformer à des horaires rigides). On donne des discours qui valorisent la diversité, mais réduisent les individus à leur différence, en les exposant comme des exceptions sans vraiment leur offrir de pouvoir ou de reconnaissance. Les personnes en marge peuvent agir, mais toujours de manière limitée ou contrainte (ex. : influencer localement sans jamais atteindre des sphères de décision globales).
Contexte
Dans l’imaginaire collectif, le centre de la société est présenté comme l’endroit où tout se passe : le pouvoir, la visibilité, la réussite. Être au centre, c’est accéder à la lumière, aux applaudissements et aux buffets bien garnis. Pourtant, celle-ci ne convient pas à tout le monde : les neurodivergents, les hypersensibles ou simplement ceux qui préfèrent un coin calme à la surchauffe collective, se retrouvent repoussés vers les marges. "On te met en marge pour ton bien”, que l'on nous dit. Cette phrase résume bien l’hypocrisie des institutions qui se targuent d’inclusion. Alors les marges sont vendues comme des zones de confort ou de protection : la salle calme à l’écart du tumulte, la rampe d’accès qui contourne tout l’immeuble, etc. Pourtant, derrière cette tactique se cache une volonté plus sombre : préserver le centre de toute sa splendeur normative. La marge devient un placard doré, un espace de rangement poli où l’on dépose ceux qui ne rentrent pas dans les cases. Ce n’est pas de l’inclusion, c’est une opération de tri : la société ne fait pas place aux différences ; elle les délocalise en périphérie.
Alors le marginologue, qui est-ce ?
Nouveau métier en vu : consultant en dynamique sociale périphérique (ça sonne mieux que “spécialiste en exclusion sournoise”). Il a quelques compétences clés à son actif : il conçoit des espaces qui excluent sans jamais le dire (bureaux fermés pour brainstorming "essentiel", salles dédiées au calme et au silence), rédige des discours inclusifs creux et séduisants, parfaits pour des TED Talks sur "la richesse de la diversité" et créée des manuels pratiques sur le "placement stratégique des différences" pour ne pas déranger le fonctionnement majoritaire. Il ne cherche pas à exclure brutalement, car cela serait trop visible et politiquement incorrect. Il préfère le soft power de la mise en marge : il développe des programmes inclusifs où les marginalisés restent à l’écart des sphères de pouvoir (on les accueille... mais pas trop près), crée des espaces "safe" où les marginalisés peuvent évoluer sans déranger le centre (cette salle calme est parfaite pour votre hypersensibilité, pourquoi voudriez-vous participer à la réunion générale ?), inonde les marges de règles et de formulaires pour décourager toute tentative de participation ou encore "loue" les différences (votre façon unique de penser et votre sensibilité sont parfaites pour décorer la cafétéria, pas pour diriger une réunion stratégique).
Autres exemples d'utilisation
On pourrait dire alors " je suis fatigué d’être marginologisé ", ou encore “ la société pratique une marginologie fine : elle nous laisse parler, mais jamais trop fort ni trop longtemps ”.