Une économiste  à l’Institut  D.

Bizarre, vous avez dit bizarre…

Depuis septembre dernier (déjà, seulement ?), une économiste a posé ses bagages à l’Institut D. Mais qu’est-ce qu’une équipe de designers et elle peuvent bien se raconter ? Quelles valeurs, quelles visions du monde, quelles méthodes et quel langage partagent-ils ?

Assurément, un profond souhait de penser et de faire les choses différemment ! Alors une question qui nous fait travailler chaque jour ensemble est la suivante : Comment designer une économie circulaire ?

Mais qu’est-ce que l’économie circulaire ?

Et d’abord, quel est le problème avec l’autre économie, celle qui n’est pas circulaire – mais linéaire ? Fermons les yeux (ou plutôt : ouvrons-les !) et réfléchissons aux profondes crises sociales, écologiques et économiques qui secouent nos territoires depuis plus de 40 ans. Le rapport du GIEC d’avril tire toutes les sonnettes d’alarme. Il donne un « délai » de 10 ans pour agir pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Sinon, on peut dire adieu au fameux objectif des 2°C à horizon 2100.

Il serait cependant bien naïf de s’étonner de cette situation désastreuse.

Elle est le résultat d’un long processus de déconnection de nos systèmes économiques des préoccupations environnementales et de la société. Ce processus a été entamé dès la Révolution Industrielle au 18e siècle : recherche de gains de productivité, dégradation des conditions de travail et de vie, recours systématique et intensif aux énergies fossiles, manque de considération évident pour la question des ressources naturelles et celle de la biodiversité, course à la croissance économique, financiarisation des marchés, des économies et des sociétés, économie du gaspillage (je produis, je consomme, je jette)… Voilà la recette du désastre.

Heureusement, de nombreuses alternatives déjà, et d’autres restent à penser.

Il est de notre devoir, en tant qu’école, en tant que laboratoire de recherche, en tant qu’acteur du territoire, de promouvoir ces modèles alternatifs en les enseignant aux jeunes générations, en contribuant à la recherche scientifique pluridisciplinaire (design, économie, gestion, marketing, sciences politiques…), et en la pratiquant au quotidien du mieux que l’on peut.

Ainsi que l’a constaté Ellen MacArthur, navigatrice à l’origine de la fondation du même nom :

« A bord d’un bateau, si on en vient à manquer de quelque chose, il faut consommer avec modération. Mais ça ne résout rien, on ne fait que gagner du temps ».

La seule solution…

La seule solution est de réaliser des changements de nos modes de vie, de consommation et de production, pour non seulement réduire notre empreinte écologique, mais encore améliorer notre qualité de vie à toutes et à tous, en adoptant une vision systémique et holistique des modèles économiques.

Le modèle circulaire nous permet de le faire, et cela de manière très riche, pour embrasser la complexité du monde qui nous entoure : éco-conception, économie de la fonctionnalité, re-territorialisation des filières, ESS, biomimétisme, réduction des déchets, gestion des flux d’énergie… sont autant de pistes fécondes pour un système souhaitable et durable dans lequel il fait bon vivre !

Eh psst, si vous voulez en savoir plus sur comment designer une économie circulaire, rdv à la France Design Week en septembre prochain !