[Hackathon] Redesigner l’expérience de La Maillette – monnaie locale en Pays-de-Rance et Côte d’Émeraude.

Nos étudiant‧e‧s en 3e année de Bachelor Design et Sociétés Nouvelles ont accueilli la semaine dernière ceux de la Licence Pro Commerce Connecté de l’IUT de Saint-Malo pour proposer ensemble des idées pour dynamiser le commerce local avec l’aide d’une monnaie dédiée, la Maillette.

Durant la semaine dernière, la Maillette a été testée sous diverses formes virtuelles complémentaires ; à été facilitée par un jeu sérieux ; s’est vu pourvue de kits d’information destinée aux commerçants et usagers locaux et a expérimenté plusieurs formes d’événementiel pour la faire connaître et perdurer sur le territoire du parc de rance d’Émeraude.

Les étudiants ont démarré la semaine avec une Masterclass sur les monnaies locales, animée par Emmanuel Gomez, adhérent de l’association qui gère la Maillette. En groupes mixtes et portant des compétences complémentaires, les jeunes ont mené une enquête de terrain auprès de divers usagers potentiels de la #monnaielocale, et ont conceptualisé des réponses collectives et pertinentes à la demande.

Merci à toutes et tous pour ce bel échange!

Contexte: Le développement des monnaies locales

Définition. Une monnaie locale est une monnaie complémentaire de la monnaie officielle, l’euro. Toutes les monnaies locales sont adossées à la monnaie nationale. Elle ne peut être utilisée que sur un territoire restreint : ville, région, etc.
Elle est mise en place par une association qui en assure la gestion avec l’aide d’un établissement financier. On ne peut payer avec la monnaie locale que certaines marchandises.
La monnaie locale sert en général à développer l’économie locale en favorisant le commerce et la production de proximité. Par exemple, en principe, il n’est pas possible d’utiliser une monnaie locale dans un supermarché ou un hypermarché. La monnaie locale peut également servir à développer des projets solidaires. Il n’est pas possible non plus de déposer de la monnaie locale sur un compte en banque.
Certaines monnaies connaissent de véritables succès. En Suisse, le WIR, monnaie pour les professionnels créée en 1934, est utilisé par plus de 60 000 entreprises. En Bavière (Allemagne), le chiemgauer est la première monnaie locale européenne et a permis plus de 7 millions d’euros de transactions en 2013, dix ans après sa création.
Selon le Conseil économique social et environnemental, si les monnaies favorisent les circuits courts, elles encouragent aussi l’activité économique et contribuent à la préservation de l’environnement. Au Brésil, où des centaines de monnaies locales ont été créées depuis 2002, l’activité économique locale a été relancée, ce qui a permis de redynamiser certains quartiers des favelas.
Le succès des monnaies locales

La dataviz comme levier de transformation sociale

Rendre visible et esthétique un ensemble d’informations invisibles s’est avéré un véritable levier rhétorique pour le changement des comportements. La forte dimension narrative des datavisualisations a animé de façon tranchante les débats plus controversés d’actualité, comme le réchauffement climatique ou la pandémie du Covid-19.
Les faits

La Maillette est une monnaie locale née dans le pays de Dinan en 2014 et compte aujourd’hui avec :

  • ± 16 000 Maillettes en circulation
  • 120 adhérents sur tout le territoire de Dinan Agglomération et alentours ;
  • 70 commerçants ou entreprises qui acceptent la devise comme moyen de paiement ;
  • 7 comptoirs d’échange (entre Dinan, Dol-de-Bretagne et Évran)

Sa vitesse de circulation, est difficile à connaître, mais les administrateurs du projet espèrent qu’elle puisse se propager de façon naturelle :
« Sur le marché de Dinan, j’ai eu l’occasion d’observer un échange entre deux commerçants. L’un a sorti fièrement sa liasse de Maillette. Payer en monnaie locale donne un autre sens à l’échange. On sait où va notre argent, les bénéfices restent sur le territoire »
demande
Afin de dynamiser l’économie locale et assainir et flécher les investissements vers de filières positives et ainsi délayer tant bien que mal une nouvelle secousse, la monnaie locale — comme vous l’avez lu — s’impose comme une première piste explorable. Malheureusement, la maillette, avec ses modestes 16.000 unités en circulation reste peu efficace, et l’association souhaite développer davantage le projet pour avoir un meilleur impact social sur le territoire, et protéger notre économie locale.

L’adhésion récente d’un groupe d’intéressées au projet, à Pleurtuit, souhaitant dynamiser la monnaie et augmenter son pouvoir d’action, ainsi que l’engagement de L’Institut D. dans une démarche de déploiement, donne un nouveau souffle à la Maillette. Ensemble, ces acteurs souhaitent une projection sur 10 ans d’une monnaie qui ferait circuler, à l’instar de la monnaie locale du pays basque, l’Eusko, au moins 1 million de Maillettes.
Le panorama actuel de la monnaie indique une percée timide, encore trop restreinte à la consommation de biens alimentaires produits sur la région. Pour une circulation plus fluide de la monnaie, il faudra faire en sorte que d’autres secteurs d’activité l’utilisent aussi.
Si sa présence dans le territoire de Dinan est relativement timide, l’association sait que le potentiel de circulation à Saint-Malo et son territoire est prometteur et peut déclencher une dynamique saine entre deux territoires qui historiquement se sont fortement attachés, malgré la séparation géographique par la Rance.
Actuellement, la charte de La Maillette, basée sur un principe vertueux bien strict pour l’ensemble d’acteurs locaux, finit par exclure beaucoup de commerçants et entrepreneurs qui ne seraient pas conforme à toutes les règles : une ouverture expérimentale permettant une adhésion provisoire et à renouveler dans un temps déterminé pourrait permettre la maillette de se développer, tout en aidant les entreprises du territoire à se mettre en conformité de la charte.

En partenariat avec :

  • Animé par Emmanuel Gomez, économiste et apiculteur chez Hasenn et Thiago Maximo

  • À la demande de La Maillette

  • Réalisé par les promotions de 3ème année du Bachelor Design et Sociétés Nouvelles et 3ème année de la Licence Pro Commerce Connecté de l’IUT de Saint-Malo/ Faculté des Métiers

DNMADE Design et Sociétés Nouvelles (Bac+3)

Designez votre parcours, devenez designer !