L’art des fous
Loin des normes
«Bienheureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière» – Michel Audiard Art des fous, art spontané, art modeste, art enfantin, art marginal, artistes hors-les-normes, outsiders, art naïf, populaire ou art singulier, art irrégulier… L’art Brut est presque un mythe, que personne ne semble pouvoir qualifier.
L’Art Brut est un concept inventé par le peintre français Jean Dubuffet en 1945 pour désigner des œuvres faites par des artistes non professionnels, autodidactes et isolés en contextes rural, psychiatrique voire car-céral. Il défini les créations brutes comme des «ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique… de sorte que leurs auteurs tirent tout de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou à la mode»
Comprendre un art incompris
L’art brut n’est pas un mouvement mais un genre. Son histoire n’est pas définie en temps comme l’art au sens classique. Les expositions et galeries consacrées à cet art font entrer cet art dans l’histoire aux alentours des années 80. Il est alors reconnu et on tente de le caractériser : ses créateurs sont alors des «artistes». Ces artistes sont qualifiés de «fous». On ressent une aisance dans la solitude de l’artiste, un attrait vers l’inconnu et une sorte d’affrontement de leurs propres violences. Cette folie est en désaccord avec les normes et les codes que nous imposent le monde, les Hommes. Il s’agit donc d’un art en marge de la société dans lequel on perçoit des univers intenses et purs, dans une grande indépendance.
Certains se servent de cet art pour exprimer des troubles psychologiques ou des phénomènes internes, on parle même de médium : probablement avec l’âme ou l’inconscient, ou Dieu pour les croyants. Une connexion s’effectue vers un univers imperceptible. Cette connexion peut concerner le rêve, les esprits… Les créations d’artistes autodidactes, d’ouvriers, de maçons «hors-normes» font partie de l’art brut.L’art brut n’est pas un mouvement mais un genre. Son histoire n’est pas définie en temps comme l’art au sens classique. Les expositions et galeries consacrées à cet art font entrer cet art dans l’histoire aux alentours des années 80. Il est alors reconnu et on tente de le caractériser : ses créateurs sont alors des «artistes». Ces artistes sont qualifiés de «fous». On ressent une aisance dans la solitude de l’artiste, un attrait vers l’inconnu et une sorte d’affrontement de leurs propres violences. Cette folie est en désaccord avec les normes et les codes que nous imposent le monde, les Hommes. Il s’agit donc d’un art en marge de la société dans lequel on perçoit des univers intenses et purs, dans une grande indépendance.
L’art brut est un refus des codes. L’artiste se fait ignorant, se préserve de toute connaissance reconnue pour préserver le primitif et laisser place à l’imaginaire. Suivant cette réflexion, nous pouvons penser que les apprentissages de l’art classique peuvent troubler une qualité naturelle profonde, nous détourner de quelque chose qui est en nous et qui peut être libéré. L’art brut est donc, un moyen très fort d’expression et de connexion avec nous-même.
- On retrouve des caractéristiques propres à cet art bien qu’elles ne soient pas systématiques :
- -L’aspect répétitif voir obsessionnel dans la manière de peindre, sculpter, dessiner…
- -La présence d’écrits, poétiques ou descriptifs, ou de dates
-Des matériaux particuliers : recyclés, naturels, improbables, sur dimensionnés
-La simplicité des techniques, l’utilisation de couleurs criardes ou de noir pur.
L’art brut est souvent confondu avec l’art primitif, l’art naïf ou encore l’art populaire. Si des caractéristiques de l’art brut rappellent l’art premier, si des contours ou des aplats de couleurs ou des traits enfantins évoquent l’art naïf, il y a entre eux une différence qui réside dans l’intention de l’artiste.
Jean Dubuffet, fils de négociants de vins ayant débuté par une carrière de commerçants n’était pas prédestiné à devenir artiste. Pourtant, après sa rencontre avec Georges Limbour il abandonne ses études et monte à Paris pour se consacrer à la peinture. Sa vie parisienne le pousse à faire des rencontres, et même à voyager, il se fait ainsi une idée des lacunes de l’art en France.
Il adopte une attitude désinvolte et continue d’expérimenter la peinture, seul.
Le 20 Octobre 1945, il expose ses œuvres à la galerie René Drouin alors qu’il est encore inconnu dans le monde de l’art. Cette exposition lui vaut de nombreuses critiques et provoque un véritable scandale. Dans les années 60 il étend son art à la sculpture et développe le mécénat avec sa fondation qui regroupe ses propres travaux et ceux d’artistes qu’il soutient. Il est aussi l’auteur de critiques de la culture dominante, notamment avec son essai «Asphyxiante culture» qui créé une nouvelle fois une polémique dans le monde de l’art. Lors de la première exposition de sa collection d’art brut organisée en 1949 il rédige son traité, «L’art brut».
Un article écrit par
Clémentine Siméone
DSN#03
Chaque année, les étudiant·e·s s’essayent à l’écriture d’un article plus ou moins long, plus ou moins étoffé, sur des sujets plus ou moins connus du monde du Design. Initiation en situation réelle, nous publions ici les propositions